Introduction
Dans cette section, nous souhaitons vous présenter des modèles théoriques, des conseils et astuces pour enseigner à distance ou pour hybrider vos cours (associer les temps en distanciel et en présentiel pour tirer profit de cette complémentarité).
Des ressources et une section “allez plus loin” proposant des éléments plus théoriques vous permettront d'explorer les champs qui vous intéressent. Vous pouvez lire ce module de manière linéaire ou en “piochant les informations” en fonction de vos besoins.
Pour toutes questions ou demandes d'informations complémentaires : contactez-moi à stephanie.noirpoudre@reseau-canope.fr
Complément :
Ce module est mis à jour régulièrement grâce aux retours et questions d'enseignants lors de la formation “Enseignement à distance et hybride” (https://www.reseau-canope.fr/service/canocafe-etre-accompagne-pour-enseigner-a-distance-theorie-vs-pratique.html) mis en œuvre dans le cadre de la continuité pédagogique et co-animé par Stéphanie Noirpoudre (Canopé 972) et
Christophe SMIERZCHALSKI (DRANE de Martinique).
Enseignement à distance et hybride ?⚓
Définition
L'enseignement à distance, n'est probablement pas un concept inconnu pour vous mais peut être profondément différent de ce que vous avez vécu lors du premier confinement et qui se rapprochait plutôt d'un cours En présentiel à la distance forcée (Dixit André Tricot).
Je vous propose donc ci-dessous une définition (trouvée sur le site Eduscol)
Définition :
« Mode d'enseignement, dispensé par une institution, qui n'implique pas la présence physique du maître chargé de le donner à l'endroit où il est reçu, ou dans lequel le maître n'est présent qu'à certains moments ou pour des tâches spécifiques. Les communications enseignants-enseignés se font principalement par le recours à la correspondance, aux imprimés, aux divers médias audiovisuels, à l'informatique, à certains regroupements »
Deux informations nous intéressent ici :
La formation se fait soit 100 % à distance ou à distance avec des parties en présentiel
Lorsqu'on intègre des parties en présentiel, on parle alors d'un enseignement hybride ou d'un apprentissage mixte (blended learning en anglais)
Les parties en salle de classe et en ligne d'un cours sont donc complémentaires et sont combinées de manière réfléchie afin de bien répondre aux besoins de l'apprenant et aux objectifs du cours (et bien sûr en fonction "de la contrainte temps"). Comme nous le verrons, dans la partie “Synchrone et Asynchrone”, certaines tâches sont plus appropriées à être réalisées chez soi en autonomie, ou bien en présentiel.
Attention : Ne brûlez pas les étapes - un pas à la fois !
L'utilisation des nouvelles technologies pour enseigner, que ce soit en présentiel ou à distance, n'est pas innée : comme tout apprentissage un processus se met en place (pour vous et vos élèves) et il est nécessaire d'acquérir certaines compétences et expériences pour passer à l'étape suivante. Ci-dessous, deux modèles théoriques vous sont présentés.
Le modèle SAMR : Substitution, Augmentation, Modification et Redéfinition⚓
En parlant d'étapes à réaliser... Le modèle SAMR, élaboré par Ruben Puentedura, est une référence théorique importante pour les enseignants et formateurs souhaitant réfléchir à l'intégration efficace et réellement pédagogique des technologies en classe.
Ce modèle définit 4 niveaux d'utilisation de la technologie à passer dans l'ordre chronologique :
Substitution : transposer son cours en présentiel en distanciel sans nouveaux apports
Augmentation : Améliorer/faciliter la réalisation de tâches courantes
Modification : Reconfigurer/repenser la tâche
Redéfinition : Réalisation de certaines tâches impossible à réaliser sans technologie
Ici l'idée est d'amener l'élève à des situations dans lesquelles ses acquisitions et ses productions seront au centre de ses apprentissages.
Je vous invite à lire ce parcours de formation synthétique créé par nos collègues de l'atelier Canopé 19 (Tulle) et apportant des exemples d'applications concrètes.
Le modèle ASPID (Adoption, Substitution, Progrès, Innovation... Détérioration)⚓
Ce modèle est plutôt orienté vers l'assimilation des outils par l'enseignant pour dynamiser sa pédagogie.
On retrouve des phases identiques (substitution, progrès, innovation) : cependant il conçoit une première étape qui est l'adoption (phase longue avec un taux d'investissement élevé) et qui peut amener à une détérioration si on passe les étapes trop rapidement.
Scénariser ses cours pour du distanciel⚓
Scénarisation : Qu'est-ce que ça change ?!
Lors de la scénarisation, nous retrouvons les mêmes étapes que la scénarisation d'un cours en présentiel avec quelques éléments et subtilités en plus :
Analyser le public cible et les contraintes de formation (Matériel informatique à disposition ? Compétences numériques ? Déplacement possible des apprenants et à quelle fréquence et dans quelles conditions ? Etc.)
Définir les objectifs d'apprentissages
Identifier la séquence de cours et l'enchaînement des séquences
Définir les stratégies pédagogiques (Enseignement transmissif / Apprentissage Actif...)
Choix des Modalités de formation (présentiel/distanciel - Synchrone/Asynchrone - tutorat..)
Structurer le temps / Complémentarité des temps
Définir la stratégie d'évaluation
Sélectionner les outils et ressources
Structurer/implémenter, diffuser et animer
Conseil : Un des challenges est de trouver le bon équilibre
Entre :
les “temps synchrones*” (visio, chat..) et
les “temps asynchrones*” (réalisation d'activités en autonomie)
tout en étant disponible pour aider et soutenir les élèves (tutorat à distance).
Exemple concret de mise à distance simple d'une journée de formation présentielle.
Cette infographie a été réalisée par Jacques Rodet, fondateur (mais pas que..) du blog de T@d.
Conseil :
Il est conseillé d'expliciter aux parents cette nouvelle forme d'apprentissage et les nouvelles tâches demandées. En effet, leur rôle et la manière d'accompagner les élèves sera différente, un travail, en amont et tout au long du parcours, pourrait être primordiale.
Optimiser son temps : sélectionner/éditer, structurer/diffuser, animer⚓
Ce guide de survie pour enseigner à distance reprend les 3 étapes clés de la conception d'un cours à distance ainsi que les éléments essentiels à garder en tête.
Pour résumer les 3 étapes, en quelques mots :
Étape 1 - Faire de la curation : sélectionner, éditer et partager les contenus les plus pertinents sur un sujet). Réutiliser au maximum l'existant et favoriser la création de contenu simple.
Étape 2 - Structurer la diffusion des contenus : pour faciliter la conception et la cohérence pour les étudiants.
Étape 3 - Créer de l'engagement et soutenir les apprentissages : notamment en stimulant les interactions.
Lien vers la page du guide complet https://www.onemoreespresso.be/guide-de-survie-pour-enseigner-a-distance-dans-un-cas-de-force-majeure-creer-un-cours-en-ligne-en-quelques-heures/
Cet excellent guide de survie, cite “whatsapp” que nous ne préconisons pas car cet outil ne respecte par le Règlement général sur la protection des données (RGPD) (voir la partie outil pour plus d'informations).
Les champs d'interventions du tuteur à distance⚓
Nous venons donc de voir le rôle important de soutenir les apprentissages à distance.
Dans le cadre d'une FOAD : le tuteur à distance a pour principal objectif de soutenir les efforts d'apprentissage. Il aide à rompre l'isolement et à atteindre les résultats des objectifs pédagogiques des apprenants »
Comme le décrit Jacques Rodet, le tuteur à distance (vous donc, si vous êtes enseignant 😉) intervient sur 4 champs d'interventions auprès de l'apprenant : le cognitif, le socio-affectif, le motivationnel et le métacognitif
Si cette thématique vous intéresse, je vous invite à lire l'article de Jacques Rodet : “Les champs d'interventions des tuteurs en formation à distance”
Les grands principes en image⚓
Infographie interactive, réalisée par l'atelier Canopé 75, reprenant les recommandations principales pour faire l'école à distance :
https://atelier75.canoprof.fr/eleve/Num%C3%A9rique_%C3%A9ducatif/Continuit%C3%A9/
Complémentarité des temps synchrones et asynchrones⚓
L'enseignement à distance permet d'envisager deux types de temporalités :
l'enseignement synchrone,
l'enseignement asynchrone.
Je vous propose d'analyser les bénéfices et défis de chacun de ces temps, afin de pouvoir les alterner pour en tirer le maximum de bénéfices.
Définitions⚓
Enseignement synchrone
“Dans une formation synchrone, l'échange avec les autres apprenants ou avec les tuteurs s'effectue en temps réel, par chat, par web-conférence ou par visioconférence. Les formations synchrones permettent également de partager des applications et d'interagir sur celles-ci au moment où le tuteur leur donne la main sur le document partagé.”
Enseignement asynchrone
“Dans une formation asynchrone, l'échange avec les autres apprenants ou avec les tuteurs s'effectue via des modes de communication ne nécessitant pas de connexion simultanée. Il peut s'agir de forums de discussion ou bien encore de l'échange de mèls.”
Quelles tâches et à quels moments ?⚓
Les temps synchrones (en salle de classe ou en classe virtuelle) :
Ils sont à privilégier lorsque les interactions directes sont nécessaires.
Comme pour :
faire réaliser des tâches dites de "haut niveau cognitives",
garder le lien entre les apprenants /définir le rythme de travail,
Définir le rythme de travail,
Afficher sa bienveillance et motiver.
En mode Hybride (Distanciel avec des temps en présentiel)
Il est essentiel de faire en classe tout ce qui ne peut pas se faire / moins bien se faire sur les autres temps (même en les adaptant). Le temps en classe est très précieux et souvent très restreint.
En asynchrone :
L'enseignant propose donc aux élèves des tâches et des ressources à réaliser de manière autonome et de "bas niveau cognitives" (lire un article court, consulter une vidéo, faire une recherche documentaire, réaliser un quiz, réaliser un exercice déjà vu en synchrone etc.).
L'élève peut donc y accéder quand il le souhaite et aller à son propre rythme.
Les interactions sont néanmoins existantes, par exemple pour :
Communiquer, poser des questions, garder le lien (e-mails, forum..),
Créer des documents collaboratifs (wiki, documents partagés.),
Réaliser un blog au lycée ou supérieur (en plus de cet apprentissage réflexif, les élèves peuvent avoir une vision sur la progression des autres apprenants, co-apprendre, et se motiver).
En asynchrone : tâches autonomes / tâches de “bas niveau” cognitif
Attention :
On ne peut demander la même chose en présentiel et à distance, par exemple :
le temps à distance et en présentiel n'est pas le même : le temps de réalisation d'une tâche est souvent plus long à la maison qu'en classe,
et les temps synchrones à distance demandent un coût en terme d'énergie attentionnelle bien plus élevé qu'en présentiel
→ voir le tableau "Exemple concret de mise à distance simple d'une journée de formation présentielle." dans la partie "scénarisation : qu'est-ce que ça change ?".
Complément :
Je vous conseille cet article ci-dessous qui propose un tableau de “Ce que l'on peut faire en classe et à distance”
https://ent2d.ac-bordeaux.fr/disciplines/mathematiques/organiser-un-enseignement-hybride/
Avantages et défis⚓
Chaque temps à des avantages et des défis à relever pour sa bonne mise en œuvre.
Il est essentiel de bien les connaître afin de combiner au mieux ces temps entre eux.
Il n'y pas de recette miracle, tout dépend de vous et de vos élèves. Expérimentez et ajustez :-).
Bénéfices et défis de ces deux modes d'appprentissages
Complémentarité des temps⚓
Comme nous l'avons vu, certaines tâches sont plus adaptées à être réalisées en autonomie et d'autres nécessitent la présence de l’enseignant et/ou des autres apprenants.
Ces temps sont également complémentaires. En caricaturant, on peut utiliser les temps :
asynchrones (en autonomie) comme une opportunité de faire préparer, aux élèves, les temps synchrones. L'objectif est d'arriver en classe avec des éléments, notions à exploiter ou bien de renforcer les notions et compétences déjà abordées en synchrone.
Et de profiter des temps synchrones pour préparer les tâches à réaliser en autonomie.
Ci-dessous un exemple :
Complément :
*tableau tiré du Webinaire hybridation animé par Jonas Erin, Inspecteur général
https://youtu.be/Ax2XdJBvwgU?t=1225 de 20:40 à 24:46
La charge mentale ou comment faciliter les apprentissages⚓
Le texte de cette section est tiré du mémoire Interface e-learning et expérience d'apprentissage de Stéphanie Noirpoudre (2014) accessible à ce lien : https://fr.scribd.com/document/242156486/Stephanie-Noirpoudre-Memoire
La charge mentale : qu'est-ce que c'est ?⚓
La charge cognitive ou charge mentale a été développée pour représenter la limitation de la mémoire de travail durant un apprentissage.
La théorie de la charge cognitive / cognitive Load (John Sweller, 1980), montre que les apprenants ne peuvent absorber et retenir de l'information de façon efficace que si elle est transmise de manière à ce qu'elle ne « surcharge » pas leur capacité mentale.
En effet, la plupart des tâches d'apprentissage requièrent un effort conscient et un temps considérable pour passer d'un traitement d'abord contrôlé à un traitement automatique.
Exemple :
Le traitement de la lettre « a » requiert beaucoup plus d'efforts pour l'enfant qui commence à apprendre à lire que pour un adulte sachant bien lire.
Charge cognitive intrinsèque / charge cognitive extrinsèque⚓
La charge cognitive d'une tâche, outre sa difficulté (charge cognitive intrinsèque) dépend de la manière dont les informations sont présentées (charge cognitive extrinsèque). Cette dernière est à prendre tout particulièrement en compte dans le cadre d'un cours à distance.
Par “charge cognitive extrinsèque”, on entend des éléments non pertinents, tels que des activités ou du matériel pédagogique, qui obligent les apprenants à mobiliser leurs processus mentaux.
Exemple :
Si l'on utilise un graphique qui nécessite un traitement de l'information supplémentaire, alors qu'il n'est pas vraiment nécessaire, cela provoque une surcharge cognitive extrinsèque.
Ci-dessous quelques conseils pour réduire la charge cognitive, et plus spécialement la charge cognitive de type extrinsèque.
Faciliter les apprentissages : La structure du cours⚓
Présentez bien la structure du cours.
Structurez bien la présentation de vos cours ainsi que les différentes tâches à réaliser pour éviter que, apprenants ou parents ne se perdent dans le flux d'information.
Pour cela plusieurs solutions :
Utilisez l'ENT de votre établissement indiquant l'ordre d'importance et le temps alloué à chaque activité
Utilisez un éditeur de texte de type framapad que vous mettrez à jour régulièrement en indiquant la date des modifications en début de document
Utilisez une chaîne éditoriale comme Canoprof pour créer un parcours d'apprentissage
Allez à l'essentiel : sélectionnez que ce qui est important.
L'ajout d'éléments peut nuire à l'apprentissage.
« Le principe de cohérence »
(Clark et Mayer, 2011) affirme que l'apprentissage est meilleur lorsque les mots, images et sons qui ne lui sont pas directement utiles sont absents.
L'ajout d'une illustration intéressante, mais non pertinente, peut nuire à l'apprentissage. Il convient d'éviter ce qui n'est pas essentiel, et de produire des textes concis.
Faciliter les apprentissages : l'ergonomie et la mise en page⚓
Dans la situation actuelle, les ressources existantes sont à privilégier. Néanmoins, si vous êtes amenés à créer du contenu texte, voici quelques astuces simples (mais n'oubliez pas, faites au mieux en fonction du temps dont vous disposez).
Soyez attentifs , tant à la mise en page qu'à l'ergonomie (dans la mesure du possible)⚓
La structure et la mise en page d'un document de cours peuvent influencer le comportement des apprenants.
Par exemple, dans une étude de Song et Schwarz (2009), des personnes ont reçu des listes de tâches.
La seule différence entre les deux listes était la police utilisée (figure 8).
Il a été demandé aux participants d'évaluer la facilité ou la difficulté avec laquelle ils pensaient que la tâche serait effectuée.
Les tâches présentées dans une police facile à lire ont été évaluées par les participants comme étant plus faciles à réaliser. Le groupe ayant vu les listes dans une police difficile à lire a évalué ces tâches comme étant plus difficiles à effectuer.
Signalez l'information importante⚓
Il a été montré que les élèves apprennent davantage d'une leçon en ligne quand elle contient des signalisations (Sung et Mayer, 2012). L'apprenant n'a pas la possibilité de conserver en mémoire toutes les informations. Il est avant tout nécessaire de signaler l'information importante.
Différentes techniques peuvent être utilisées pour attirer l'attention de l'apprenant sur les objectifs d'apprentissage, comme l'augmentation de la taille des caractères, l'utilisation de couleurs et de formes (figure 9), l'utilisation d'espace blanc, l'utilisation de hiérarchie, l'utilisation d'icônes représentant une flèche, etc...
La lisibilité⚓
En plus de provoquer de la mauvaise humeur chez l'apprenant, une mauvaise lisibilité se met en travers de l'apprentissage. Lire consiste à reconnaître une structure de lettres, et il est plus simple d'effectuer cette opération lorsque le texte est assez grand et conforme à certains standards.
C'est pourquoi un texte en majuscules et des polices décoratives sont plus difficiles à lire.
Concernant la taille, les polices de grande taille sont plus lisibles. Jakob Nielson et Hoad Loranger, experts en utilisabilité, recommandent une taille de police minimale de 10 points.
Comme nous l'avons vu précédemment, si l'instruction d'une tâche à effectuer est présentée à travers une police décorative, les apprenants vont penser que la tâche est plus difficile que ce qu'elle est réellement.
Le « chunking » : séparer l'information en petits blocs⚓
Séparer l'information en petits blocs, facilite le traitement de nouvelles informations.
La raison pour laquelle le cerveau a besoin de cette aide est que la mémoire de travail, qui est l'endroit où l'on manipule l'information, ne peut détenir qu'un nombre limité d'informations à la fois.
Le simple fait de séparer les étapes en catégories facilite beaucoup aux apprenants la procédure de traitement de l'information dont ils doivent se souvenir.
Il y a aussi des preuves que les apprenants lisent plus rapidement lorsqu'une ligne contient environ 100 caractères.
Certains auteurs préfèrent des lignes plus courtes, entre 45 et 72 caractères (Peters, 2013).
L'espace blanc⚓
L'espace blanc ou l'espace négatif est l'espace (pas forcément blanc) entre les éléments de maquette d'une page.
Si l'on peut considérer comme du gaspillage la pratique consistant à laisser des espaces vides, il faut cependant prendre en compte le fait qu'il s'agit d'éléments actifs et non passifs en arrière-plan.
L'espace blanc est utilisé pour segmenter les informations, non seulement par paragraphe, mais aussi par rubrique, réduisant ainsi la charge cognitive du lecteur.
6 principes pour une utilisation efficace des médias⚓
En continuité de la théorie de la charge cognitive, vue ci-dessus, de John Sweller, la théorie cognitive de l'apprentissage multimédia a été développée par Richard E.Mayer pour une utilisation des médias (photos, texte, vidéo, audio...) efficiente, afin de ne pas entraver ou bien faciliter le bon traitement de l'information lors des apprentissages.
La théorie cognitive de l'apprentissage multimédia est basée sur trois hypothèses
(Clark et Mayer, 2011) :
Il y a deux canaux séparés pour traiter l'information : un canal auditif et un canal visuel. Ces deux canaux communiquent l'un avec l'autre pendant le traitement de l'information
Ces canaux ont une capacité limitée.
L'apprentissage est un processus actif qui consiste à porter de l'attention, organiser, filtrer, sélectionner, faire du lien avec les connaissances existantes et intégrer l'information.
#TODO Illustration par Monique
A partir de ces hypothèses, Mayer suggère 6 principes pour l'élaboration de ressources pédagogiques multimédias efficaces. Nous allons les lister ci-dessous.
Bien sûr, l'idée ici n'est pas de tout respecter (ça vous prendra un temps fou) mais de les avoir en tête lors de la conception ou de la sélection des ressources pédagogiques. En fonction du contexte, certains des principes sont plus ou moins faciles à appliquer.
Principe du multimédia : inclure du texte (écrit ou parlé) et des images (en lien avec le contexte)
Principe de contiguïté : placer le texte correspondant à une illustration près de celle-ci
Principe de modalité : présenter une narration avec une illustration plutôt qu'un texte écrit avec une illustration
Principe de redondance : présenter un texte écrit et narré complique l'apprentissage (pour les textes long)
Principe de cohérence : l'ajout d'éléments peut nuire à l'apprentissage (ce qui est intéressant n'est pas forcément pertinent)
Principe de personnalisation : utiliser un style conversationnel et non formel
Complément :
Cet article ci-dessous illustre très bien, de manière synthétique et avec des exemples concrets ces différents principes :
https://www.enseigner.ulaval.ca/system/files/principes_multimedias.pdf
Conseils divers⚓
Les temps synchrones demandent beaucoup d'attention aux apprenants.
Il est conseillé de privilégier des temps courts mais réguliers. Ces rendez-vous fixes permettent également de structurer le temps en donnant des repères aux apprenants.
Les visios-conférences et classes virtuelles nécessitent un débit réseau minimal et stable.
Certaines plateformes (dont celle du CNED) donnent la possibilité de suivre gratuitement la classe virtuelle par téléphone.
Pour ne pas mettre les absents en difficulté, pensez à rédiger ou faire rédiger un compte-rendu pour lister les points essentiels.
Structurer les différentes tâches à réaliser pour éviter que les apprenants ou parents se perdent dans le flux d'information.
Pour cela plusieurs solutions :
Utilisez l'ENT de votre établissement indiquant l'ordre d'importance et le temps alloué à chaque activité.
Utilisez un éditeur de texte de type framapad que vous mettrez à jour régulièrement en indiquant la date des modifications en début de document.
Utilisez une chaîne éditoriale comme Canoprof pour créer un parcours d'apprentissage.
Sélectionner seulement les ressources et exercices essentiels : la quantité d'exercices effectuée sera moins importante à la maison qu'en classe.
Il est possible d'ajouter des exercices “optionnels” pour permettre aux élèves les plus à l'aise d'approfondir certains points du cours sans mettre en difficulté les autres.
En effet, le degré d'autonomie et d'accompagnement des élèves est très inégal.
Avec quels outils ?⚓
Comment choisir ?⚓
Dans le respect du RGPD
La situation inédite dans laquelle nous nous trouvons peut nous pousse à user de tous les moyens fonctionnels pour éviter du mieux possible le décrochage scolaire.
Attention néanmoins, les règles de protection des individus s'appliquent toujours.
Rappel : En bref
Complément : Pour approfondir
Le nouveau Règlement général européen sur la protection des données personnelles (RGPD) est entré en vigueur le 25 mai 2018. Toutes les organisations doivent intégrer les nouvelles modalités de ce texte qui vient modifier en profondeur la gestion des données personnelles.
Pour tout savoir sur le RGPD, consultez le guide réalisé par réseau Canopé sur les données à caractère personnel
https://www.reseau-canope.fr/les-donnees-a-caractere-personnel/introduction.html
Privilégiez les outils institutionnels...
Il est conseillé, dans un premier temps d'utiliser les outils institutionnels et les outils mis à disposition par votre établissement.
Ces outils (classe virtuelle du CNED, Environnement Numérique de Travail, Pronote, Tchap, Apps.education) sont suffisants pour transposer vos cours en présentiel en cours à distance (étape 1 du modèle SAMR vu dans l'introduction de ce module). Nous allons les détailler dans la partie suivante.
... puis les outils Open-source
Dans un second temps, il est conseillé d'introduire un nouvel outil à la fois (open-source de préférence et dans le respect de la RGPD), lorsque les outils institutionnels ne vous suffisent plus pour atteindre vos objectifs.
C'est la tâche et les objectifs d'apprentissages que vous voulez faire effectuer aux élèves, qui vous guide dans la recherche/le choix d'un nouvel outil (par exemple : réalisation d'un travail collaboratif, maintenir l'attention des élèves lors des classes virtuelles, évaluer la compréhension des notions abordées etc.)
Bien regarder les Conditions générales d'utilisations (CGU)
Vous pouvez bien-sûr faire le choix d'utiliser un outil propriétaire, néanmoins, nous vous conseillons de bien lire les Conditions générales d'utilisations (CGU). C'est à cet endroit que vous trouverez les indications concernant la protection des données.
En asynchrone⚓
Il est clair que le contact téléphonique, par sa définition réservé à un usage individuel, peut vite amener à une surcharge de travail. Il permet néanmoins une première sensibilisation, voire d'atteindre ceux qui n'ont pas accès au numérique, et donc à ne pas à négliger.
Dans le second degré plus particulièrement, les échanges de premier niveau sont déjà en place avec Pronote.
Il faut bien entendu s'appuyer sur cet outil, voire élargir les possibles avec l'ENT Colibri.
L'ENT Colibri est disponible pour tous les établissements (même s'il n'a pas encore été utilisé) :
Les outils Canopé⚓
Rappel :
Si vous ne souhaitez (pouvez) pas utiliser l'ENT ou si vous souhaitiez ouvrir plus largement vos contributions (hors ENT, simplement en diffusant un lien), Canopé vous propose des solutions :
Canoprof : pour créer des parcours d'apprentissages guidés, avec textes, vidéos, images, sons et quiz (sans retours possibles à l'enseignant).
Le résultat sera disponible au travers d'un simple lien à communiquer à vos élèves. Depuis peu, Canopé permet aussi de mutualiser son parcours à l'échelle nationale.
C'est l'outil utilisé pour réaliser ce dossier.
Quizinière : permet de créer très simplement des quiz interactifs, dans lesquels l'élève pourra écrire, dessiner, s'enregistrer... et renvoyer au professeur.
Cet outil permet l'évaluation et le renvoi de correction.
Pour plus d'informations, consultez "LE COIN DES OUTILS" de la section précédente.
En synchrone⚓
En fonction de l'âge de vos élèves, de la nécessité d'intervenir “face à la classe”, le CNED met à votre disposition l'outil “classe virtuelle”. Un très bon moyen de maintenir le lien avec vos élèves, de faire le point, de les rassurer... et de rythmer les apprentissages.
Pour se connecter et créer un classe virtuelle, un seul lien :
https://www.cned.fr/maclassealamaison/
Conseil :
Attention aux horaires proposés ! Tous vos élèves n'auront peut-être pas l'opportunité de se connecter au moment choisi.
=> Variez les !
Les chouchous des enseignants (en vrac)⚓
E-Board du MIM-Libre : solution Tumblr (tableau avec post-it) gratuite et sans inscription https://board.mim-libre.fr/
Wooclap pour interagir avec les apprenants : c'est un système de vote interactif qui permet de créer des questionnaires (QCM, questions ouvertes), des sondages, des exercices d'appariements, etc.. Il possède également la fonction "mur" qui permet de récolter des commentaires pendant une présentation ou un cours.
Video.Etherpad : un service d'écriture collaborative avec tchat, audio et vidéo intégrés et sans inscription nécessaire préalablement : https://video.etherpad.com/
Tactileo : un service d'entraînement et de révision pour les élèves, sans inscription ni authentification, à partir des contenus de banques de ressources numériques éducatives. 4 modules : savoir (acquis), Comprendre (nouvelles notions), S'entrainer (tester), Réaliser https://eco.tactileo.fr/sso/logon/mescoursensolo
Genial.ly pour ludifier et rendre plus attractif les supports, pour réaliser des capsules vidéos, dans le cadre d'une classe inversée / ou dans un cours Hybride https://www.reseau-canope.fr/notice/creer-des-contenus-interactifs.html
LearningApps : permet de réaliser des “Apps” (activités) : insérés des images, des documents, des textes, des vidéos, de l'audio, des exercices (QCM, mots-croisés, memory, textes à trous, classement sur un axe, une image, carte, ...). Il existe de nombreuses «Apps» déjà créées. http://ww2.ac-poitiers.fr/dane/IMG/pdf/tutoriellearningapps-3.pdf
La Canotech et les essentiels pour la classe à distance
Les médiateurs de Réseau Canopé conçoivent quotidiennement des nouveaux tutoriels (vidéos ou podcast), des formations, ateliers en ligne ou encore des fiches pratiques pour vous accompagner durant cette période de confinement. Retrouvez sur CanoTech l'ensemble du dispositif mis en place pour vous accompagner à distance.
Pour aller plus loin⚓
La formation ouverte à distance⚓
Drissi, M. M. H., Talbi, M., & Kabbaj, M. (2006). La formation à distance: un système complexe et compliqué. Revue de l'EPI (Enseignement Public & Informatique).
Karsenti, T. (2006). Favoriser la réussite des apprenants dans les formations ouvertes et à distance (FOAD): principes pédagogiques. Université de Liège, Formadis. http://www.labset.net/formadis/colloq06/conferenciers/jour1/karsenti.pdf
Ghirardini, B., Landriscina, F., & Shapiro, B. (2011). Méthodologies pour le développement de cours e-learning. Un guide pour concevoir et élaborer des cours d'apprentissage numérique. http://www.fao.org/3/a-i2516f.pdf
Charge cognitive et apprentissage⚓
Qu'est-ce que la charge cognitive ? - Interview d'André Tricot par la main à la pâte
https://synapses-lamap.org/2020/01/07/interview-quest-ce-que-la-charge-cognitive/
Tricot, A., & Plégat-Soutjis, F. (2003). Pour une approche ergonomique de la conception d'un dispositif de formation à distance utilisant les TIC.
Tricot, A. (1998). Charge cognitive et apprentissage. Une présentation des travaux de John Sweller. Revue de Psychologie de l'Éducation, 3, 37-64.
Des outils et des tâches⚓
Conférence présentée par Bruno De Lièvre (UMONS) et Gaetan Temperman (UMONS), Service d'Ingénierie Pédagogique et du Numérique éducatif (FPSE-UMONS)
“Enseigner à distance : des outils et des tâches En ces temps de confinement, beaucoup d'enseignants sont confrontés à la mise en ligne de leurs cours.
Comment réduire la distance entre enseignants et élèves, étudiants ? comment favoriser l'apprentissage sans être présents dans le même local ?
Bien entendu il y a des outils (visioconférence, logiciels éducatifs, outils de partage d'informations,...). Mais au-delà des outils, il y a des tâches... que proposer à un élève, à un étudiant à distance au-delà de la présentation ou pdf à télécharger ? comment le rendre actif à distance pour ne pas le perdre ? quelques exemples de scénarios seront proposés pour partager l'expérience que nous pouvons en avoir. Un message prioritaire à mettre en avant : Pensez la tâche avant de choisir l'outil. “